1. Les 3 principes éthiques
La permaculture est une philosophie appliquée au moyen d’une méthodologie de design qui repose sur trois principes éthiques – Prendre soin de la terre, Prendre soin de l’humain et Partager équitablement. Ces principes sont représentés comme suit :
Nous nommons permaculture sociale l’union des deux derniers principes, c’est-à-dire prendre soin de l’humain et partager équitablement. J’aime l’idée que leur association invite à la mobilisation de l’intelligence collective. Et là, encore une fois, bonheur! de nombreux ouvrages et collectifs connaissent bien cette thématique.
2. Les 13 principes d’attitude et de conception
Les principes d’attitude et de conception nous encouragent à adopter une posture active envers le monde et à utiliser une perspective spécifique pour concevoir nos projets permaculturels. Chacun de ces principes peut influencer notre comportement ou notre manière de percevoir le monde, en fonction de nos objectifs : améliorer notre attitude ou notre compréhension du monde.
Ces douze principes de David Holmgren, auxquels nous ajoutons un 13ème, sont interdépendants, formant un ensemble holistique. Ils encouragent un changement de comportement par la réflexion et l’interaction avec la nature, malgré notre incapacité à contrôler les éléments climatiques et les besoins des êtres vivants. Accepter la nature, ses saisons et son rythme fait partie de cette approche permaculturelle.
1. Observer et intégrer ; 2. Capter et stocker l’énergie ; 3. Obtenir une production : rendement et efficience ; 4. Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction ; 5. Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables ; 6. Ne produire aucun déchet : boucle vertueuse ; 7. Conceptualiser de l’ensemble au détail ; 8. Intégrer au lieu de séparer : le problème est la solution ; 9. Utiliser des solutions lentes à petite échelle ; 10. Se servir de la diversité et la valoriser ; 11. Utiliser les bordures et valoriser la marge ; 12. Face au changement, être inventif ; 13. Avoir du Fun
3. Les 5 zones
Les zones présentent le découpage imaginaire d’un lieu afin de créer des zonages qui mettent en lumière un indicateur distance/temps d’intervention. Elles sont numérotées de 0 à 5. La zone 0 indique le territoire le plus proche de nous-même et le plus utilisé. La zone 5 indique le territoire le plus éloigné physiquement et qui demande le moins d’intervention humaine. La zone 0 est souvent attribuée à soi-même ou à sa propre maison; la zone 5, quant à elle, est la partie dite sauvage du design.
En permaculture sociale, nous pouvons également attribuer des zones en lien avec le niveau de participation et de responsabilité des personnes. Par exemple, dans un projet collectif, les porteuse·urs de projets sont identifié·es comme faisant partie de la zone 0 ou 1 du projet. Les partenaires ou client·es de deuxième plan peuvent être associé·es aux zones 2 à 4 en fonction de leur niveau d’implication (que ce soit financière, physique, matérielle, temporelle, etc.). Pour finir, la zone 5, dite « sauvage », peut être associée aux personnes du territoire qui ne contribuent pas mais qui côtoient le projet (exemple des voisin·es d’une ruelle verte).
Le lexique est limité. Aussi, le terme « zone » est employé dans d’autres contextes abordés en permaculture. Par exemple, il fait référence aux zones de végétation, qui sont des découpages géographiques à l’échelle du Québec, ainsi que aux zones humides ou autres, qui définissent des emplacements spécifiques ou des types d’écosystèmes. Pour les reconnaître, c’est facile : les zones en permaculture sont systématiquement distinguées par un numéro allant de 0 à 5, ce qui facilite leur identification.
4. Les 3 climats spécifiques du Québec
Selon le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, la belle province est composée de trois zones de végétation, subdivisées en domaines bioclimatiques, définis par le Comité sur la carte des régions écologiques. Ces trois zones sont les suivantes :
- La zone arctique, caractérisée par une végétation basse, arbustive et herbacée.
- La zone boréale, qui se distingue par des peuplements de conifères
- La zone tempérée nordique, où l’on trouve un mélange de feuillus et de conifères
De plus, selon la classification climatique de Köppen, le Québec présente plusieurs types de climats, notamment :
- Le climat polaire, caractérisé par des températures froides tout au long de l’année, sans chaleur estivale et des hivers glaciaux.
- Le climat subarctique (boréal), qui se caractérise par
un climat tempéré et humide avec des étés courts et frais. Les
précipitations y sont régulières tout au long de l’année, sous forme de
pluie durant l’été et sous forme de neige durant l’hiver. - Le climat continental humide (hémiboréal), qui présente
des saisons bien définies et des étés tempérés. La variation entre les
mois chauds et les mois froids de l’année est d’autant plus prononcée
lorsque la région est éloignée des océans, car ces derniers jouent un
rôle d’inertie.
Il est important de noter que ces classifications, tout comme les zones de rusticité, évoluent rapidement en raison des changements climatiques actuels.
5. La mosaïque culturelle au Québec
Au cœur du Québec réside une mosaïque culturelle profondément enracinée dans une histoire riche et diversifiée. En effet, la permaculture au Québec s’inscrit dans cette spécificité unique, influencée par les 11 nations autochtones, la nation québécoise ainsi que le multiculturalisme international du aux immigrant·es qui partagent ces terres depuis longtemps.
En embrassant la diversité culturelle et en s’inspirant des connaissances ancestrales, la permaculture au Québec devient un pont entre les générations et les communautés. Elle célèbre la collaboration entre les différentes cultures, reconnaissant que la durabilité et la résilience émergent de la rencontre harmonieuse de ces perspectives diverses.
Ainsi, la permaculture au Québec s’érige comme un hommage vivant à l’héritage culturel, historique et cosmovisionnel de cette mosaïque culturelle. Elle offre un moyen concret de vivre en harmonie avec la terre, respectant les connaissances anciennes tout en embrassant l’innovation moderne pour créer un avenir désirable et équilibré pour toutes et tous.
Philosophie pour agir
En somme, la permaculture au Québec, ancrée dans ses 3 principes éthiques et 13 principes de conception, s’épanouit au croisement de climats distinctifs et d’une mosaïque culturelle riche. C’est un appel à agir, à intégrer cette philosophie dans notre quotidien et nos projets, à devenir les gardien·nes respectueuse·x de cette terre aux multiples facettes. Engageons-nous dans cette démarche collective, où la diversité culturelle et les connaissances ancestrales se mêlent pour façonner un avenir désirable et équilibré. La permaculture nous offre un chemin vers la coexistence harmonieuse entre la nature, les humains et les cultures.